AGENCE SENEGALAISE D’ETUDES SPATIALES (ASES): UNE ENTREE OPPORTUNE DU SENEGAL DANS LES TECHNOLOGIES SPATIALES

Venu présider la projection en avant-première du film documentaire “Star chasers of Sénégal” de L’astronome Maram Kaïré (Chasseurs d’étoiles) au Grand théâtre national, le Chef de l’Etat y a fait une grande annonce qui ouvre de nouvelles perspectives et opportunité pour notre pays : la création prochaine de l’Agence nationale d’Etudes Spatiales
La science et la technologie spatiales ainsi que les nombreux avantages pratiques qui peuvent être tirés de leur application ont joué un rôle primordial dans les efforts de développement économique et social au niveau international, régional et national. L’espace représente une opportunité unique de coopération pour l’utilisation et le partage d’infrastructures et de données permettant d’assurer la gestion proactive des épidémies, des ressources naturelles et de l’environnement, pour la gestion des catastrophes naturelles, les prévisions météorologiques, les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, l’agriculture et la sécurité alimentaire, les missions de maintien de la paix et la résolution des conflits.

Utilisés comme outils pour la paix, les satellites ont joué un rôle déterminant dans la résolution d’importants différends entre les nations au cours du siècle dernier et continuent de contribuer à la réduction des tensions pouvant entraîner des guerres. Les informations fournies par les satellites constituent également le pilier des décisions prises par le Conseil de sécurité des Nations Unies lors de plusieurs conflits dans le monde.
Les produits et services dérivés de l’espace à travers l’observation de la Terre, les communications par satellite, la navigation et le positionnement sont déterminants pour le développement économique du continent. Alors que certains de ces produits et services ont contribué à répondre aux besoins sociaux et économiques du continent, l’Afrique ne dispose pas encore des savoir-faire technique nécessaire pour participer de manière indépendante à ces activités spatiales.
Si l’Afrique doit se lancer dans les avancées technologiques du 21ème siècle, alors elle doit générer un nombre suffisant de scientifiques, d’ingénieurs et de spécialistes de l’espace au niveau local qui contribueraient ainsi activement à la recherche des solutions aux problèmes continentaux.
En ambitionnant de développer un programme spatial, notre pays ne réinventera pas la roue. A l’instar de certains pays africains qui ont élaboré leurs propres capacités et programmes spatiaux et créé des institutions pour gérer ces programmes, le Sénégal doit se projeter et prendre part dès à présent à la course vers la conquête de l’espace.
Le lancement d’un satellite dans un proche avenir serait pour le Sénégal à la fois une conquête technique et scientifique, mais aussi et surtout une entrée dans le concert des nations qui comptent au plan géopolitique.
Des applications des Technologies spatiales pour accélérer notre marche vers l’émergence
Les nombreuses applications des sciences spatiales constituent sans nul doute des domaines clés où se joueront l’émergence économique de nos pays. Il en est ainsi dans les domaines suivants :

  • Climatologie et météorologie au service de l’agriculture,
  • L’aménagement du territoire
  • La gouvernance des ressources naturelles,
  • L’agriculture, avec l’estimation de récolte, la supervision phytosanitaire, la détection des pathogènes pour l’endiguement des maladies.
  • La surveillance des côtes et le contrôle de l’activité maritime (pêche illégale, pétrole et gaz)
  • La surveillance des réserves d’eau par télédétection,
  • Le suivi et le contrôle des forêts
  • La gestion des risques et la réponse aux catastrophes,
  • Les recensements humains, la cartographie et la maîtrise des flux migratoires
    En effet, les données tirées des technologies spatiales peuvent guider les décideurs dans l’identification de zones menacées d’inondations et d’autres risques, permettant des attributions de ressources ciblées, tout en optimisant l’utilisation, la planification et les modèles d’intervention dans nombre de domaines. La technologie géo-spatiale permet la supervision des plants, ainsi que l’extraction des données nécessaires aux modèles de prévision et de répartition des maladies et nuisibles, le tout sur de grands espaces et à des coûts relativement bas. En quelques années, le recours exponentiel aux sciences spatiales a ainsi accompagné les changements d’habitats, la dégradation de l’écosystème et la distribution des espèces, facilitant par conséquent divers efforts de conservation (Parcs, biosphères, forêts…).
    Dans les secteurs du transport, les équipements de géolocalisation facilitent quotidiennement un usage réduit du carburant par ciblage, alors que les opérations de sécurisation et de contrôle sont facilitées pour les forces de défense et de sécurité. La géolocalisation et l’imagerie satellitaire optimisent la fiabilité-sûreté des flux de marchandise et sont d’importance capitale pour les secours en haute mer ainsi que les déversements accidentels d’hydrocarbures.
    Face aux périls et menaces qui s’amplifient à nos frontières, la surveillance satellitaire permettrait une plus grande réactivité de nos forces de défense et de sécurité, par une veille stratégique plus efficace ainsi qu’un renforcement des capacités d’anticipation des troupes. En outre, les techniques spatiales inaugurent pour les armées une nouvelle ère technologique avec de plus grandes capacités de coopération.

Géopolitique, rayonnement international et coopération
L’Afrique a un immense potentiel, tant sur le plan des ressources humaines que des ressources minières et énergétiques, et portera le monde dans les prochaines années. Ainsi, après le Nigéria, l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie et plus récemment le Kenya, l’Ethiopie et le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola a été la 7e nation africaine à posséder un engin en orbite géostationnaire au-dessus de la terre, après le Maroc et le Ghana qui ont déjà lancé leurs satellites en 2017.
Cette entrée de l’Afrique peu à peu dans une nouvelle ère technologique avec le spatial, est rendu possible grâce au coût du ticket d’entrée qui a fortement diminué ces dernières années. Le lancement de satellites permet de montrer à la fois que le pays a une assise scientifique confirmée, mais aussi une vision à long terme tout en étant à la pointe sur le plan technologique. Avec cette dynamique, de plus en plus de nations se tournent vers l’espace, et de plus en plus de prestataires aérospatiaux s’intéresseront au marché émergent qu’offrira l’Afrique. Ainsi le club des nations présents dans l’espace semble épouser le contour des pays se situant sur une trajectoire d’émergence.
C’est pourquoi, le Sénégal doit impérativement, de par sa position au plan économique, géopolitique et diplomatique intégrer le Club des nations Africaines présents dans l’espace.
Chaleureuses félicitations au Président de la République pour avoir accepté et porté ce projet d’une Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales (ASES), un pont tendu à la jeunesse savante de notre pays, pour son entrée dans le XXI ième siècle.
L’avènement de cette agence dans notre dispositif de formation scientifique et technologique constitue un tournant décisif et opposer à sa création les urgences du pays procède d’une cécité totale de l’histoire du développement scientifique et techni. Dr, Boubacar Mbodji. Ministre Conseiller. PHD,Mechanical