L’Association des Juristes de l’Afrique (AJA) a récemment organisé une journée de réflexion approfondie sur les politiques migratoires, mettant en avant la nécessité de respecter les droits humains et de trouver des solutions adaptées aux contextes africains. Cette initiative, portée par des juristes et des experts en droit, vise à repenser les approches actuelles face aux défis migratoires.
Selon le président exécutif de l’AJA, professeur de droit, cette rencontre répond à une nécessité urgente de revoir les politiques migratoires sous l’angle des droits humains. « Nous avons réfléchi depuis des années sur la nécessité de revoir nos politiques migratoires, surtout du point de vue du respect des droits humains, » a-t-il déclaré. L’association a déjà entrepris une compilation exhaustive des textes contre la torture et les traitements inhumains, soulignant l’importance de ces préoccupations dans le cadre migratoire.
Les discussions ont couvert divers aspects politiques, économiques, sociaux et juridiques des migrations. « Ces questions sont transversales, » a souligné le professeur, « et nous devons les aborder de manière holistique. » Il a également insisté sur le fait que les solutions aux problèmes migratoires doivent être conçues par les Africains eux-mêmes, et non imposées de l’extérieur. « Ce ne sont pas les Européens qui vont réfléchir à notre place. C’est un problème africain, il faut des solutions africaines. »
L’AJA a déjà pris contact avec plusieurs ambassades et organisations internationales, telles que l’Union européenne, pour enrichir le dialogue et les échanges d’idées. Cependant, l’accent est mis sur l’importance de la réflexion africaine dans la recherche de solutions efficaces et durables.
Interrogé sur les mesures nécessaires pour stopper le flux migratoire au Sénégal, le professeur a évoqué les propos du professeur Bertrand Badiche concernant la dimension sociale dans les relations internationales. Il a critiqué les politiques publiques actuelles qui, au lieu d’améliorer le bien-être des populations, contribuent à la pauvreté et au surendettement, exacerbant ainsi les phénomènes migratoires. « Il faudrait que nos politiques publiques s’alignent par rapport à cette préoccupation, » a-t-il affirmé.
La journée de réflexion organisée par l’Association des Juristes de l’Afrique représente un pas significatif vers la reformation des politiques migratoires en Afrique. En s’appuyant sur une approche inclusive et centrée sur les droits humains, l’AJA espère apporter des solutions concrètes et adaptées aux défis complexes de la migration.
Cette initiative démontre l’engagement des juristes africains à jouer un rôle actif dans la recherche de solutions durables aux problématiques migratoires, en mettant en avant l’importance de politiques publiques justes et efficaces pour améliorer le bien-être des populations africaines.
Adja Djité