Dans un discours passionné, le Dr. Bakary Samb, Directeur régional de l’Institut Timbuktu, a mis en lumière l’urgence de sécuriser les processus électoraux en Afrique subsaharienne. En réitérant les résultats d’une étude présentée il y a dix ans sur l’analyse des risques électoraux, le Dr. Samb souligne que l’Afrique tout entière est concernée par cette question cruciale.
Les contenus du rapport récemment remis à jour sont pertinents pour tous les pays confrontés à des litiges électoraux et aux risques de violences. L’analyse révèle une réalité alarmante : entre 2012 et 2014, pas moins de 5000 décès ont été enregistrés uniquement lors des processus électoraux, sans même compter les conflits post-électoraux. Ces chiffres mettent en évidence l’ampleur du défi auquel est confronté le continent africain.
Le Dr. Samb souligne qu’une confrontation ayant entraîné la mort de 25 personnes entre un État et un groupe organisé est qualifiée de guerre. Multiples sont donc les conflits, fragilisant la stabilité et la paix des nations africaines.
Le véritable objectif des élections est de réguler pacifiquement les clivages sociétaux et de résoudre les contentieux de manière démocratique. Cependant, les violences électorales sapent cet idéal et compromettent l’avenir des peuples africains sur des générations.
Le Dr. Samb appelle à un changement de paradigme dans la manière dont les élections sont abordées en Afrique. Il insiste sur la nécessité d’adopter l’esprit de fair-play et de respect des règles du jeu politique, tout comme dans le sport. Les élections devraient être un moment de débat civilisé où les citoyens choisissent leurs dirigeants sans crainte de violence ou d’intimidation.
L’écosystème démocratique, qui va au-delà des simples élections, est crucial. Il exige le respect de l’État de droit, une bonne gouvernance, la liberté d’expression et une culture démocratique entre les acteurs politiques.
Le Dr. Samb lance un appel poignant à tous les acteurs politiques africains pour qu’ils démontrent leur amour pour leur pays et leur population en garantissant des élections pacifiques. Son rêve est celui d’élections sans violence ni destruction, où les débats démocratiques et les idées prévalent pour le bien-être de l’Afrique et de ses habitants.
En conclusion, le Dr. Samb rappelle que la démocratie est un message d’espoir pour les populations africaines. Malgré les défis, il exhorte les chercheurs et les hommes politiques africains à transformer ces défis en opportunités pour un avenir meilleur, préservant ainsi l’héritage et la dignité du berceau de l’humanité.